Claridge est née en octobre 1984...

Elle entra dans ma vie alors que j'avais 19 ans.
Nous avons vécu ensemble 17 ans de bonheur, de complicité,
de coups de patte joueurs ou mécontents selon ses humeurs.

De race Maine Coon, c'était une chatte "flamboyante",
surnommée par mes proches : la petite princesse.

Son amour était entier et exclusif.
Elle souffrait de mes absences pendant les vacances à l'étranger, où je ne pouvais l'emmener.
Je pouvais m'attendre au retour à des reproches plaintifs (dans le meilleur des cas)
ou à la bouderie pure et simple.
Mais cela ne durait pas longtemps.
Elle finissait par revenir, magnanime, reprendre la relation où je l'avais laissée.

Chaque soir, lorsque je rentrais du travail, Claridge bondissait joyeusement sur mes épaules,
fière comme Artaban de trôner sur sa maîtresse et de se balader ainsi,
tenue fermement par la queue pour faire "balancier".

Parmi mes plus grandes joies avec elle :
notre communication par la parole et par les mimiques.

Lorsque je voulais qu'elle se pousse, soit parce qu'elle était allongée
de tout son long sur des vêtements que je comptais mettre,
ou parce qu'elle était au beau milieu du lit, il me suffisait de le lui demander ...
Difficile à croire ? Eh bien, si.

Il fallait bien sûr employer la même expression qu'elle connaissait
et associait à cette action, et elle acceptait de s'exécuter.
Il ne me serait pas venu à l'idée de la "faire dégager" d'une tape ou d'un ordre sec.
Question de considération et de qualité de relation.
La chatte le sentait bien et me le rendait en compréhension.

A chaque action était associée une phrase, toujours la même,
répétée dans les mêmes circonstances.
C'étaient nos passerelles de communication.
Claridge était extrêmement douée dans ce domaine.

A la fin de l'année 2001, entre Noël et le jour de l'an,
Claridge est subitement tombée malade.
Elle a agonisé huit jours, emmenée régulièrement dans un
cabinet vétérinaire qui n'a pas pris son état suffisamment au sérieux,
jusqu'à ce qu'une étudiante-vétérinaire me conseille discrètement
d'aller en urgence dans une clinique vétérinaire.
Mais il était bien trop tard.
Tout ce que j'ai pu faire pour ma "petite soeur" de l'autre règne,
c'est de lui permettre de s'endormir tout doucement
et la faire passer ainsi de l'autre côté, là où nous rentrons tous un jour.

Avant qu'elle ne soit endormie, je lui ai longuement parlé,
lui ai dit tous les petits mots d'amour et de complicité qu'elle connaissait.
Elle ne bougeait pas, me fixait et m'écoutait.
Le moment tant redouté est arrivé, alors je lui ai dit l'essentiel pour son voyage: "Je t'aime".
Voltaire l'a joliment énoncé : "La vie est un songe, la mort est un réveil".
Je sais que ma petite Claridge est délivrée de la pesanteur
et des souffrances de ses derniers jours
et qu'elle a rejoint la première le monde astral.

J'espère bien qu'elle m'accueillera le moment venu !

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Page mise en ligne le 3 mai 2002

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